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Israël affirme que les deux journalistes palestiniens tués dans une frappe dimanche étaient « des agents terroristes »

Selon des témoins, la voiture a été touchée par deux missiles dans une rue de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Trois jours après cette frappe qui a tué les journalistes Hamza Al-Dahdouh et Moustafa Thuraya, l’armée israélienne a affirmé, mercredi 10 janvier, que les deux hommes, qui travaillaient alors pour la chaîne qatarie Al-Jazira, ont été identifiés comme « des agents terroristes » affiliés au mouvement islamiste palestinien Hamas et à son allié le Jihad islamique.
« Avant la frappe, les deux pilotaient des drones qui présentaient une menace imminente pour les troupes israéliennes », affirme l’armée dans un communiqué. Sollicitée par l’Agence France-Presse (AFP) sur le type de drones utilisés et sur la nature de cette menace, l’armée israélienne a répondu en fin de soirée qu’elle allait examiner ce point.
« Les renseignements militaires ont confirmé que les deux défunts étaient membres d’organisations terroristes basées à Gaza et activement impliqués dans des attaques contre les forces israéliennes », selon ce texte.
Les familles des deux hommes et la chaîne qatarie Al-Jazira n’avaient pas réagi en fin de soirée, mercredi. Outre les deux hommes, cette attaque israélienne a blessé un troisième journaliste et le chauffeur du véhicule.
Trentenaire, Moustafa Thuraya collaborait avec l’Agence France-Presse (AFP) depuis 2019 comme pigiste occasionnel, ainsi qu’avec d’autres médias internationaux. Hamza Al-Dahdouh était, lui, le fils de Wael Al-Dahdouh, chef du bureau d’Al-Jazira à Gaza et figure de la communauté des journalistes palestiniens de l’enclave, qui a perdu son épouse et deux autres enfants dans un bombardement fin octobre 2023. Deux de ses neveux ont également été tués au cours de cette guerre.
L’armée israélienne désigne Moustafa Thuraya comme « un membre de la brigade du Hamas de la ville de Gaza, vice-commandant d’un escadron dans le bataillon Al-Qadisiyah ».
Hamza Al-Dahdouh est lui désigné comme un « terroriste du Jihad islamique qui était impliqué dans des activités terroristes de l’organisation ». « Des documents trouvés par l’armée israélienne dans la bande de Gaza, dévoilent son rôle au sein de l’unité d’ingénierie électronique du Jihad islamique, ainsi que son rôle précédent comme vice-commandant » de la cellule chargée des roquettes dans le « bataillon de Zeitoun », selon le texte. L’armée joint à son document une liste présentée comme celle « d’agents » de l’unité d’ingénierie mentionnant le nom d’Hamza Al-Dahdouh.
Dans un bref communiqué, le Hamas a qualifié, dans la nuit de mercredi à jeudi, de « creuses » et « fausses » les accusations « contre ces deux journalistes ».
Après la mort de ses deux reporters, Al-Jazira avait condamné « fermement le ciblage par les forces d’occupation israéliennes de la voiture des journalistes palestiniens » et accusé Israël de « violer les principes de la liberté de la presse ». Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, avait qualifié la mort des deux journalistes comme une « tragédie inimaginable ».
Les journalistes « ont parfaitement le droit d’être là pour couvrir ce conflit et nous voulons que leur présence soit pleinement respectée », a déclaré, mercredi à Washington, un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby. « Il ne faut pas prendre pour cible les journalistes », a-t-il ajouté, sans commenter les récentes allégations israéliennes contre les deux reporters tués.
Au moins 79 journalistes et professionnels des médias, en grande majorité palestiniens, ont été tués depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, selon le Comité pour la protection des journalistes.
Le Monde avec AFP
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